Quand la lutte anticorruption devient une arme de destruction politique
En Haïti, les accusations de corruption peuvent servir la justice ou devenir des outils d’assassinat de caractère. Le rapport du collectif Ensemble Contre la Corruption (ECC) visant le Ministère de la Jeunesse, des Sports et de l’Action Civique (MJSAC) et sa ministre, Niola Lynn Sarah Dévalis Octavius, illustre cette dérive. Dans un climat de méfiance généralisée envers les institutions, toute dénonciation semble crédible, même sans preuve.
Depuis sa nomination, la ministre Octavius a initié des réformes pour assainir les finances et réduire les zones d’opacité. Ces efforts ont dérangé des intérêts établis, suscitant une riposte médiatique virulente. Le rapport ECC, rédigé sans contradictoire, repose sur des témoignages anonymes et des interprétations erronées de faits administratifs, sans preuves formelles ni audits reconnus.
Instrumentaliser la lutte contre la corruption pour freiner des réformes ou régler des comptes politiques menace l’État de droit. La transparence exige rigueur, impartialité et respect du droit de réponse. Sans cela, la cause anticorruption est trahie.
Seule une enquête judiciaire indépendante peut établir les faits. Haïti a besoin de justice équitable, non de lynchages médiatiques déguisés en croisades morales.